TROCA

Université de la Nouvelle Calédonie — Nouméa

https://troca.unc.nc/

Informations générales

  • Monosite / Plurisection CNU (9, 10, 11, 15, 17, 19, 20, 21, 22, 23 et 71)
  • Directeur/rice de l’unité : de 2017 à 2021 Yann Bévant, CNU 11, en 2022 Louis Lagarde, CNU 21
  • ED de rattachement ED du Pacifique
  • Revue : LA-NI, éditée au presses Universitaires de la Nouvelle Calédonie
  • 10 enseignants-chercheurs dont 3 anglicistes (hors émérites)
  • Cellule de la Direction d’appui à la recherche, commune à tous les laboratoires de l’UNC 

Sous-disciplines de l’anglistique

Thématiques

  • Mémoires et identités
  • Mutations et résiliences

Les objets d’analyse centraux de TROCA se trouvent dans l’étude des sources orales, écrites, historiques, géographiques ou archéologiques qui permettent de restituer, dans leur complexité synchronique et diachronique, les trajectoires des sociétés contemporaines d’Océanie.
L’approche méthodologique retenue est résolument pluridisciplinaire puisque l’unité a regroupé jusqu’à 2021 des spécialistes de 11 sections CNU (9, 10, 11, 14, 15, 19, 20, 21, 22, 23 et 71) qui recouvrent de larges domaines des Arts, Lettres, Langues et Sciences Humaines et Sociales. Tous les membres se fixent pour objectif de problématiser et d’analyser la Nouvelle-Calédonie et les territoires de son environnement pacifique à partir d’outils et méthodes propres à chacune de leurs disciplines, en développant la complémentarité de leurs travaux dans le cadre des axes de l’équipe.

Mémoires et identités.
Au vu des publications qui émargent au bilan actuel de TROCA, il est clair que les thématiques patrimoniales, historiques, archéologiques et anthropologiques constituent un des apports forts de ces dernières années. La question des approches mémorielles, de la problématisation des questions historiques pour aborder les identités contemporaines est tout à fait centrale : alors que se dessine la sortie de l’Accord de Nouméa à l’horizon 2022, la question du destin commun reste plus que jamais d’actualité, et ne peut s’envisager que par des dénominateurs et repères culturels, sociétaux et historiques partagés, ainsi que par une compréhension de l’altérité. Cet enjeu s’inscrit à la fois dans les perceptions et réceptions du passé, et dans la manière dont elles se déclinent aujourd’hui des points de vue familial, communautaire, associatif, scolaire, académique, et institutionnel. Si le travail de synthèse récent mené dans le cadre de la publication multi-auteurs dirigée par Louis Lagarde sur le patrimoine de l’archipel constitue l’un de ces bilans, des travaux pluridisciplinaires d’analyse –comme la spatialisation de l’école par exemple portée par Eddy Wadrawane et Vincent Clément– permettront d’apporter des éclairages visant à nourrir la réflexion collective.
Cette thématique dialectique offre une pertinence à la fois pour la Nouvelle-Calédonie et pour l’étude de celle-ci dans son environnement régional et international, les archipels d’Océanie étant profondément liés, tant par les trajectoires de leurs sociétés pré-européennes, par leurs histoires coloniales, que par leurs enjeux contemporains.

Mutations et résiliences.
A‑t-on affaire à des sociétés dont les mutations annoncent des transformations irréversibles de l’identité, ou ces mutations combinées aux approches mémorielles sont-elles des adaptations d’une identité qui reste bien vivante ? Les réponses à cette question peuvent être diverses, d’autant que les sociétés océaniennes sont par définition diverses dans leur histoire, leur rapport à l’espace, leur peuplement, la nature de leurs échanges, et les liens entretenus par les communautés entre elles, et avec des acteurs extérieurs. Le chantier est donc important d’autant qu’il implique aussi de prendre également en considération les mutations climatiques à l’œuvre aujourd’hui, qui vont impacter le devenir de ces sociétés même si l’impact ne sera pas homogène. La dialectique de cette deuxième thématique interrogera donc les résiliences observables ou envisageables, face aux mutations que connaissent les sociétés océaniennes en général et la Nouvelle-Calédonie en particulier. Cet axe devrait faciliter les échanges transdisciplinaires, et contribuer à dynamiser la réponse aux AAP qui intéressent la zone Pacifique.
La thématique est aussi pertinente à l’heure de la mondialisation, et à l’heure ou de nouveaux appétits se tournent vers le Pacifique Sud qui (re)devient un enjeu stratégique majeur, si tant est qu’il ait jamais cessé de l’être. Le rapport entre mondialisation, intérêts des grandes puissances, des produits mondialisés et intérêts locaux, identités et cultures locales, demande donc également à être examiné dans toute sa complexité. Cette dialectique trouve notamment un débouché conceptuel sous la forme d’un phénomène alternatif à la résilience (qui peut être l’utilisation d’une solution locale et ancienne à un problème global et contemporain), que l’on peut qualifier de « glocalisation ». Si aujourd’hui en marketing la notion de glocalisation fait référence à l’adaptation d’une stratégie globale au contexte local, des chercheurs comme Jean-Noël Kapferer ont montré qu’il existe souvent des hybridations des produits, garants d’adaptations. Enfin, cette approche permet de relier cette seconde thématique à la première puisque, dans les sociétés océaniennes, le rapport à la mondialisation libérale et le concept de métissage prennent une connotation particulière qu’il convient d’examiner attentivement.
Le développement de ces principales thématiques de recherche répond à une volonté d’inscrire l’équipe dans son contexte océanien, mais aussi de contribuer valablement aux réflexions aujourd’hui en cours sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. Depuis plus de trente ans, le pays vit une expérience inédite de décolonisation. Celle-ci s’achève prochainement avec l’organisation d’une deuxième et peut-être d’une troisième consultation référendaire. Quel que soit le résultat de celles-ci, elles ouvriront une période d’intenses concertations et de transformations institutionnelles sans précédent. Il faudra à la toute jeune société calédonienne, indépendante ou autonome, trouver les voies d’une conciliation de ses diverses communautés dans le respect mutuel de leurs héritages historiques et culturels, poursuivre son enracinement dans l’espace « Pacifique » et inventer une manière originale de s’inscrire dans une dynamique désormais mondialisée. Aussi en Nouvelle-Calédonie, peut-être plus qu’ailleurs dans le monde, l’apport d’une équipe de recherche en sciences humaines et sociales fortement implantée localement peut s’avérer précieux. C’est en tout cas une ambition partagée par tous les membres de TROCA.

Liens institutionnels

Local

Le projet Cornum (« Contenus et Corpus numériques »), dédié au développement des corpus numériques et qui met les technologies informatiques au service des problématiques propres aux domaines littéraires, artistiques et historiques est le fruit d’un partenariat entre l’IRIHS (voir ci-dessous) et la Région Normandie. Cornum a fédéré plusieurs projets, dont l’un des plus remarquables est e‑gesta (Éditions génétiques numériques des textes antiques : le corpus philosophique de Cicéron), lancé en 2019 par Clara Auvray-Assayas (cf. « faits marquants », axe 2 de l’ERIAC) en étroite collaboration avec la MRSH de Caen, l’Institut de recherche et d’histoire des textes (IRHT – CNRS UPR 841) et l’Equipex Biblissima – Bibliotheca bibliothecarum novissima.

Le programme doctoral RADIAN (Recherches en Art, Design, Innovation, Architecture en Normandie) est le fruit de la collaboration entre l’école supérieure d’arts et médias de Caen/Cherbourg, l’école supérieure d’art et design Le Havre/Rouen, l’école nationale supérieure d’architecture de Normandie et l’ED 558 HMPL. Chacun des partenaires est membre de la Communauté d’universités et d’établissements (COMUE) Normandie-Université, qui porte l’accréditation du doctorat et délivre le diplôme. Par ailleurs, l’ERIAC participe régulièrement à la fête de la science.
Autres : L’ERIAC s’appuie sur l’IRIHS (Institut de Recherches Interdisciplinaires Homme et Société), qui est la Structure Fédérative de Recherche de Sciences Humaines et Sociales (SHS) de l’université de Rouen (FED 4137). L’ERIAC peut ainsi promouvoir et développer des activités scientifiques interdisciplinaires en sciences humaines et sociales.

National

TROCA a été sollicité par le biais de plusieurs de ses EC afin d’établir ou de contribuer à établir des expertises scientifiques : Sénat Coutumier –avec le laboratoire Larje‑, Académie des Langues Kanak, Ministère des Affaires étrangères de Nouvelle-Zélande.

International

  • Collaboration instituée avec une université partenaire (hors actions ponctuelles dossiers R.I.) : symposium  “The French Pacific at the Crossroads : Sovereignty, Autonomy and Development in the French Pacific”, à l’Université de Wellington (NZ)
  • AAP SPAR Fonds Pacifique « Collaboration scientifique innovante au sein du PIURN », laboratoire LIRE-UNC en porteur principal, Partenaire Université Nationale du Vanuatu. Titre du projet : « SPAR-Pacific : Savoirs, Pratiques Autochtones et Résilience dans le Pacifique insulaire : Outils et méthodes intégrés pour une recherche interdisciplinaire ». Durée 2020–2022, 19 chercheurs impliqués dont 5 TROCA. Budget 22207€ dont 2095€ sur fonds propres TROCA.
  • AAP Fonds pacifique « Crise humanitaire et crise écologique : les minorités et libertés en (dé)construction ». Porteur principal Université Canterbury Christchurch, laboratoires partenaires « Marine Communications : Science. Policy. Impact » et « Manaia Productions, Macmillan Brown Centre for Pacific Studies ; National Centre for Research on Europe, Université de la Nouvelle-Calédonie, TROCA. Durée 2021–2023. Budget 34 410€ dont 3350€ sur fonds propres TROCA
  • BEVANT, Yann, ouvrage collectif publié par l’institut d’ethnologie et d’anthropologie de l’académie des sciences de Russie (Filippova, E..,Ivanovna, E., Amelin, V., Bévant, Y.,et al.,  Us and Others : Epistemological Revision of the Perception of Identities in Europe. Moscow,  Institute of Ethnology and Anthropology, Russian Academy of Sciences). Auteur du hapitre “Identity and Territory. Reflections on Ideological Issues” (p.51–68), 41 citations depuis la parution de l’ouvrage en 2019.

Direction de thèses

Projets collectifs